Climat, il est urgent d’agir !

« Les plus grands défis environnementaux ne sont pas la perte de la biodiversité, l’effondrement de la biosphère et le réchauffement climatique. Les questions prioritaires en matière d’environnement sont l’égoïsme, la cupidité, l’apathie. Les scientifiques ne peuvent pas régler ces problèmes pour lesquels il faut une transformation spirituelle et culturelle.” Ce constat de l’économiste James Gustave Speth était repris récemment par Fabrice Bonnifet, Président du C3D –collège des directeurs du développement durable- www.fddd.fr dans le cadre de la rencontre « Nouveaux modèles économiques – Après la COP22 : la feuille de route des entreprises[1] ». Une manière pour le directeur du Développement Durable du Groupe Bouygues d’alerter l’auditoire sur la nécessité d’agir collectivement en faveur du climat.

Certes, les entreprises ont appris à compter ou à défaut à évaluer leurs émissions directes et indirectes de CO2 depuis déjà une dizaine d’années. Mais aujourd’hui, l’effort doit aller au delà des traditionnelles économies d’énergie. L’accord de Paris sur le climat (COP 21) stipule en effet que pour rester sous la barre des 2°, l’humanité va devoir diviser par 3 ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. Un objectif qui concerne autant la société civile que les collectivités ou les entreprises. Or l’équation que doivent précisément résoudre les organisations n’a rien de simple. Comment réduire significativement ses émissions de CO2, voire même devenir neutre en carbone, tout en continuant à générer du chiffre d’affaires ? Pour Fabrice Bonnifet les mesures pour faire baisser l’intensité carbone des entreprises sans pénaliser leur développement, s’articulent atour de 4 grands axes :

Faire évoluer les modèles économiques des entreprises en passant de l’économie linéaire à l’économie circulaire. Un mouvement déjà bien enclenché par certains émetteurs dont les acteurs du BTP.

Développer l’éco-conception des produits. L’abolition de l’obsolescence programmée, la capacité à réparer et à allonger le cycle de vie des produits doivent devenir la règle universelle des industriels.

Ringardiser l’économie de la possession au profit de celle de la fonctionnalité, et inventer le marketing de l’usage ! L’économie du 21ème siècle sera une économie collaborative privilégiant les plateformes d’échange et de partage.

Revoir la gouvernance des entreprises car c’est au plus près du « terrain » que les décisions doivent se prendre en libérant l’innovation et en redonnant le pouvoir d’agir aux collaborateurs. La feuille de route « Climat 2030 » de Gecina http://www.gecina.fr/fr/rse.html s’inscrit dans cette dynamique. Elle a été co-construite avec les parties prenantes internes et externes du groupe.

Focus : Méthodologie commune

Pour aider les entreprises à aligner leurs engagements climat sur la trajectoire 2°, le C3D planche actuellement sur trois pistes.

Comment impliquer les fournisseurs et partenaires dans la démarche de compensation carbone des entreprises. Quels sont les plans d’actions et indicateurs de suivis à mettre en œuvre autour d’objectifs communs.

Lorsqu’une entreprise privilégie un déplacement en train plutôt qu’en voiture, elle évite de la compensation carbone. De quelle manière doit-elle reporter sur ces émissions évitées, avec quelle méthodologie, quel vocabulaire partagé par le plus grand nombre.

Faut-il faire attester les indicateurs et objectifs climats annoncés par les entreprises. Si oui, sur quels critères et quels seront les tiers confiance habilités à faire ce travail.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] Matinée organisée par le C3D Collège des directeurs du développement durable et l’OREE